L’identité du nouveau Musée du Vorarlberg était une question importante. Pour les architectes Andreas Cukrowicz et Anton Nachbaur-Sturm, il fut décidé rapidement que la nouvelle façade devait saisir le jeu d’ombre et de lumière qui caractérise déjà ce fonds classé monument historique. Un premier projet prévoyait de procéder à des inscriptions sur la façade. Par la suite, les concepteurs ont eu l’idée de ne pas faire simplement une installation artistique l’art près du bâtiment comme on le trouve habituellement dans les projets publics de construction mais d’en faire une partie du bâtiment.
« L’objectif était d’associer art et architecture et de les mettre en scène ensemble », explique Stefan Abbrederis du cabinet d’architectes Cukrowicz Nachbaur. C’est ainsi qu’est née l’idée de travailler en collaboration avec des artistes lors de la conception de la façade. Cukrowicz et Nachbaur-Sturm ont porté leur choix sur Manfred Alois Mayr. En commun avec ce Tyrolien du sud, ils ont conçu pour la façade principale du nouveau bâtiment un relief de béton tout à fait particulier.
Mayr s’est inspiré des œuvres exposées dans le Musée Régional du Vorarlberg qui conserve et expose un nombre important de récipients à caractère historique. Gobelets et coupes lui ont fourni l’inspiration qui l’a conduit à avoir recours à un contenant de notre quotidien contemporain pour sa création artistique sur le bâtiment: la bouteille PET (en polyéthylène). Mayr a commencé à expérimenter avec des bouteilles en plastique. Il a pris des empreintes du fond et a découvert qu’il ressemblait à des fleurs. Au final, il a retenu treize fonds de bouteilles différents qui devaient se retrouver sur la façade. Le projet de Mayr était de répartir sur la façade les différents motifs constitués par les fonds de bouteilles sans les aligner les uns à côté des autres avec lourdeur. Il a donc fait appel à Urs B. Roth architecte, mathématicien et artiste qui a élaboré une méthode mathématique pour le schéma de répartition qui attribue à chaque fleur sa place exacte sur la façade au moyen d’une trame constituée de points.